De toutes les catastrophes naturelles recensées dans la région, les inondations constituent le phénomène le plus récurrent totalisant 40 % des faits décriés. Une étude menée par Trigg et al (2021) a montré que la plupart de grandes villes du bassin du Congo sont situées le long du fleuve et de ses affluents, de sorte que les inondations constituent un problème majeur. 39 millions de personnes vivent à moins de 10 kilomètres d'un cours d'eau majeur dans ce bassin. Ainsi, par exemple, selon les experts de Trigg et al, les récentes inondations de 2019-2020 ont affecté environ 170 000 personnes à travers la République du Congo (Congo-Brazzaville) faisant 3 000 réfugiés centrafricains et congolais et détruisant 6 302 hectares de champs agricoles. Malgré les efforts déployés pour réduire les risques des catastrophes, les pertes dues aux inondations ont augmenté au cours de la dernière décennie. "Ces pertes surviennent dans un contexte de vulnérabilité croissante démographique, de l'occupation anarchique des terres et de la probabilité d'aléas plus incertains en raison du changement climatique. La pénurie des données limite la compréhension et la capacité de cartographie des risques d'inondation", ce qui compromet les efforts actuels de gestion des risques des catastrophes, précise le texte. Cependant, en conclusion, font valoir les experts, les récents progrès technologiques d'observation spatiale fournissent une opportunité pour mieux prévoir l'occurrence des inondations, et ainsi de réduire les risques. L'utilisation des données d'observation spatiale, en combinaison avec des informations socio-économiques, pour évaluer les risques d'inondation dans le bassin peut aider à la prise de décision pour la réduction des risques d'inondations, nécessaire en vue d'améliorer la résilience des communautés locales.
Guillaume Ondze, Les Dépêches de Brazzaville (Brazzaville) – AllAfrica